08mai

Simplice Ayangma nommé à l’Université de Yaoundé

Ein Freund und Kämpfer

Depuis des années je suis en relation avec Simplice Ayangma, qui travaillait à sa thèse à l’Université de Genève. Il m’envoyait régulièrement des chapitres de cette thèse qui me fascinaient. Mais cela évidemment n’était pas du goût de tout le monde et de retour au Cameroun, il a eu difficile à être accueilli à bras ouverts dans le monde universitaire, ou tout simplement à trouver un emploi. Voici quelques extraits de sa thèse présentée en 2019. Disponible comme archive ouverte sur UNIGE. « L’OMS est une organisation née au lendemain de la deuxième Guerre mondiale, et dans laquelle survivent les inégalités coloniales, culturelles et en matière de santé. La distinction "moderne"/"traditionnel", "développé"/"sous-développé", etc., tend à légitimer une rhétorique de la domination rendue "rationnelle" par une certaine expertise internationale. Le rôle joué par les réseaux missionnaires, les réseaux d’hygiénistes et ceux des administrateurs coloniaux y reste prépondérant. La naissance de l’OMS en 1948 s’inscrit ainsi dans l’ouverture de nouveaux marchés européens d’abord, puis ceux des impérialismes concurrents étatsunien, et soviétique Ceci avait comme conséquence une marchandisation à grande échelle des biens et services, au nombre desquels, les médicaments et les autres produits dont dépend étroitement la santé des personnes. Une telle marchandisation des produits médicamenteux, initiée en Afrique au lendemain de la Première Guerre mondiale, fait de la santé elle-même, une « marchandise » à laquelle n’ont plus désormais accès que ceux qui ont un pouvoir d’achat suffisant pour se la procurer. En mettant en avant l’idée qu’il a toujours persisté un colonialisme sanitaire international – qu’entretiennent les acteurs internationaux, en interaction avec les autorités politiques régionales, nationales et locales –, cette thèse propose les pistes pour une (re)appropriation des politiques sanitaires par les nationaux, en mettant en valeur la nécessité de « décoloniser » la santé publique internationale « Lisez aussi en page 211-214 de la thèse un essai d’explication de l’échec des ONG dans le domaine de la santé et le constat de l’échec des politiques sanitaires verticales promues par les autorités de l’OMS, les experts internationaux et les projets de coopération. Vous trouverez même que dans son rapport de fin de mandat à la tête du BR/AFRO, le Dr. Ebrahim Malick Samba encourage la production locale d’Artemisia, en vue de réduire à environ 2 dollars US, la dose du médicament antipaludique à base de cette plante, contrairement aux prix actuellement pratiqués lorsque celle-ci est transformée en médicaments dans les laboratoires en Occident, soit 6 à 7 US dollars la dose.

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Alexandre Poussin

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